Y'a pas de laine sur les moutons électriques

Commodités et irremplaçables à l’ère AI ⚖️

"Y'a quelques années, j'aurais sûrement payé 5000$ pour tout ça…"

Je fixe Joëlle à travers ma cam. Suspense.

"Pis là… ça nous coûte juste 29.40$/mois!"

Boom — je finis ma démo de Claude, triomphant.

Elle me félicite d'un sobre hochement de tête. Damn it, une vraie dure à cuire.

Depuis ma réalisation que Claude n'était pas un AI de pauvre, je l'utilise pas mal. On lui a DUMP nos données IG, LI, YT, Spotify dans un prompt enrobé de nos questions.

La qualité de son data visualization output m’a impressionné BIG TIME.

En 2020, j'aurais attendu après dev ou analyste des semaines de temps. Ou des mois.

On entend tout plein d'opinions tranchées sur l'AI rendant nos jobs tech obsolètes. Perso, je lis une couple de tweets, je buzz deux minutes, et je continue à construire.

Mais cette fois-ci, mon deux minutes s'est transformé en éditorial.

Let’s go, plonge avec moi dans le pas creux de l’AI 👇

Le fond de mon pas creux AI

Témoin de mon maigre éclair de génie paresse, t’exclameras-tu :

“Frank, Frank, Frank… c’est statique comme dataset! Tes données périssent à vue d’oeil!”

Et je rétorquerai :

“Homie, check—on roule pas une boîte qui doit micro-optimiser ses opérations au quotidien. D’abord et avant tout, notre job = livrer du contenu de feu et bâtir une communauté.

MAIS, nous ne sommes pas de vulgaires barbares numériques non plus chez SaaSpasse. De temps en temps, on se décolle le nez du grind voir WTF is up avec nos chiffres. Pour ajuster le tir.

Et Claude nous a pondu de jolies visualisations de données juste-à-temps pour ça.

Basically des apps React qui roulent dans son environnement, accessibles publiquement sous forme d’artefacts.

Après avoir demandé un peu de 🟪mauve🟪 pour avoir l’air plus pro, on avait des interfaces dynamiques :

Again — fut un temps où j’aurais dépensé des milliers de dollars pour avoir ces tableaux.

  1. parce que je suis lâche

  2. parce que j’ai le luxe d’avoir une business qui fait juste assez d’argent pour se permettre ces dépenses

Mais là, mon bwoi Claude m’a généré tout ça en quelques minutes!

Si j’avais eu la patience de comprendre & configurer un agent AI pour aller chercher, télécharger et téléverser les données dans Claude 🤌

Meh, un prochain édito I guess? Écris-moi juste si tu es capable de me l’expliquer comme si j’étais une carotte.

Je check de temps en temps le stock de Greg Isenberg (calling my shot, un jour il sera sur le pod). Ça tourne souvent autour de “construis une app pour zéro piastre en une heure avec Cursor, V0, Claude, Replit, bolt.new, etc.”.

(en vrai ça parle aussi un sh*t ton de commercialisation → au coeur de sa thèse à la “new startup models”)

C’est cool, mais je ne prenais vraiment le temps de creuser. Dimanche soir, je l’ai pris, avec bolt.newgotdayum me suis couché tard.

Après cette saucette nocturne GenAI, j’en suis ressorti le toupet mouillé avec cet outil bien utile :

En 2017 j’ai fait un site comme ça avec un ami web dev on a passé une journée au complet dessus. Même si on avait été 2x meilleur… le site ci-haut m’a pris max. un deux heures à générer + peaufiner, juste via quelques aller-retour de dialogue en franglais.

ANYWAY — mon point pour SaaSpasse est fait. On n’a pas besoin de live data nécessairement. On n’a pas besoin de dev/designer pour construire de simples assets.

Sick.

La suite logique :

Okay quoi d’autre est-ce qu’on va pouvoir prompter pour quelques piastres seulement?

Et surtout :

Qu’est-ce qu’on pourra jamais{?} juste prompter?

Considère ça un temporaire take sur commodités vs irremplaçables à l’ère de l’intelligence artificielle. Et ce que ça veut dire pour ton SaaS.

Avertissements

  • Je n’écris pas de code, donc facile à dire que c’est “commodifié”

  • J’écris du copy tout court, donc plus difficile de l’avouer pour ça 😂

  • Ça se peut que dans un an je change d’idée—vérités temporaires FTW et souplesse mentale en temps incertains

  • Pas eu le temps de voir les fancy AI agents sont rendus où, m’a sûrement regarder durant les fêtes (si tu connais et veux me faire une démo, reach out)

  • J’ai déjà écrit là-dessus en 2023, pour les bases du GenAI et mes premières impressions risques vs opportunités SaaS :

Les commodités

J’écourte volontairement cette section. La précédente la supporte assez.

Mais IMO, voici les nouvelles commodités en tech :

  • Le code

  • Le copy

  • Le contenu visuel

  • Le contenu audio

Pour l’instant, certains contenus se génèrent moins facilement que d’autres (ex. vidéo). Mais la barrière d’accessibilité descend plus vite que l’astéroïde dans Armageddon en 1998.

Y’a deux ans, je me battais avec Midjourney pour atteindre un soupçon de constance en générant le même personnage dans différentes scènes.

Aujourd’hui, y’a littéralement un bouton pour ça, dans un éditeur visuel dummy proof parfait pour Frank.

Les irremplaçables

[INSÉRER GROS POINT D’INTERROGATION PARCE QUE JE N’AI PAS LA CONFIANCE D’ASSUMER HOT TAKES SUR L’AI DANS L'INFOLETTRE]

Bon, là y’a de la viande autour de l’os.

Mon premier irremplaçable est un concept volé à Bitcoin—proof of work—remixé à ma sauce. Ben oui, j’ai l’doua.

La preuve de travail (humain)

Est-ce qu’il y a quelque chose qui fait plus rouler des yeux que de lire un post clairement rédigé par l’IA?

Ou pire : d’apprendre qu’un post qu’on aimait a été généré par l’IA.

Exemple, ça c’est cool 👇

retombé dans le trou à 🐰 Midjourney. new editor=insane. pense p-ê faire micro BD ‘aventures du SaaSpaladin’ par édito. pour SaaSpals tho. réponds Paladin à ce mail pour voter oui

Mais je l’ai généré en ajustant une dizaine de prompts dans Midjourney. Trente minutes?

Alors que ça :

C’est Moebius AKA Gir AKA Jean Giraud (RIP) qui a illustré ça à la main en 1976 pour la sixième édition de Métal Hurlant, un magazine français de bande dessinée de science-fiction qui a révolutionné le genre. Ça a directement influencé des oeuvres comme Alien, Blade Runner et Le Cinquième Élément.

Sans oublier notre boy :

Je suis un enfant de Métal Hurlant.

Denis Villeneuve

Quelle image vaut le plus cher?

La première, c’est good ol’ Frank qui a recherché et mixé 3-4 styles d’illustrateurs edgy (sur ChatGPT) puis itérer sur une couple de petite phrases dans un logiciel en ligne (sur Midjourney). Un trip de fin de semaine.

L’autre, c’est l’aboutissement d’une vie de dévouement à un art et d’exploration pionnière d’un genre quasi-saturé. Avec un héritage incommensurable.

Ça, c’est mon point sur l’art.

Et l’artisanat, I guess.

On valorise ($) encore le proof of work humain, i.e. la preuve qu’une vraie personne a sué / saigné / soupiré / souffert sur une oeuvre avant de la finir.

À quel point? Je le sais pas. Je ne deal pas dans l’absolu.

Note : ça revient aussi au pouvoir des histoires, des héros. Exemple, dans ce blind test AI vs human art, y’a pas d’histoires avec les artistes.

Prends le temps de lire ça :

Meeting your firstborn child

379 mots, 3-5m de lecture

Le contraste entre le output d’écriture générée par l’IA vs celui d’Eddie dans ce mini essai illustre bien mon point sur la valeur intrinsèque de l’art nourri par l’expérience humaine.

Okay, zoom SaaS 🔍

Quels sont vos ajouts de valeur uniques?

Jus de coude vs jus de cerveau

Les outils d’IA transforment des tâches de jus de cerveau en tâches de jus de coude (commodités). Ta job = identifier quelle tâche fit dans quelle catégorie.

Prenons mon exemple SaaSpasse de visualisation de données.

Est-ce que l’acte de collecter, trier, afficher la data était une valeur ajoutée unique pour notre équipe?

Non.

Notre valeur unique s’ajoutait dans les décisions qu’on prendrait après analyse de la data.

Des décisions informées par notre expérience, notre expertise, et notre intuition. La quantité de data qui réside au coeur de l’expérience humaine est vaste. Très, très vaste.

Peut-être un jour l’AI prendra de meilleures décisions stratégiques et créatives que nous. Mais comme disait Syrio à Arya :

Le H2H

Y’a ce pattern profondément ancré dans nos gènes : apprendre et connecter avec d’autres humains. On apprend, on s’associe par imitation.

Pas pour rien qu’on parle de preuve sociale et d’effet de réseau comme énormes leviers de conversion en SaaS.

Si tu me lis un minimum, tu me sais gros fan du H2H (human-to-human). J’en parle dans cet édito si jamais :

C’est plus le fun voir ta charge mensuelle sur ta CC quand tu connais & respecte le vrai monde qui bâtissent le logiciel derrière.

LOL tellement baller s’auto-citer

L’opinion, le conseil, l’expérience, les histoires d’autres humains — on se lance là-dessus comme les insectes nocturnes sur ma vieille lanterne de perron.

Histoire de service à la clientèle

En sortant du Studio SF, on souriait. Le technicien là-bas, Max, nous a accueilli avec un fist bump et un sourire, s’est intéressé à notre décor, nous a aidé à le monter, a fait des cafés pour nous+notre invité, a offert de descendre le stock avec nous… Rien de sorcier là-dedans. Mais ça ne prend pas grand chose pour mettre un peu de magie dans une expérience client. Juste un soupçon de travail humain saupoudré de bonne foi.

Les données rares

C’est un play qui trotte dans ma tête depuis un bout.

Où/comment collecter/nettoyer une quantité assez importante de données rares, spécifiques à une industrie? Peut-être bien avec SaaSpasse, à voir.

Dans votre SaaS, y’en a peut-être déjà plus que tu penses. Benchmarks, moyennes, tendances, prévisions, démographiques, préférences, etc.

L’output des modèles d’IA brille particulièrement si tu les nourris de données AAA.

La distribution

Sure, une indie hacker peut dev 80% des fonctionnalités de ton SaaS pendant un weekend.

Mais est-ce qu’elle peut avoir les yeux et les oreilles de ton audience ou de tes clients aussi vite?

Le marketing et la vente deviennent de plus en plus difficile. L’époque des positions faciles sur Google et des CPC de peanuts est révolue. Nos inboxes et DMs débordent de cold outreach.

Aujourd’hui, c’est rendu plus tough construire un modèle de GTM (Go-to-Market) soutenable qu’un produit fonctionnel. J’ai du bon stock avec l’équipe de Vasco qui sort là-dessus bientôt.

En rafale, des poneys de commercialisation sur lesquels miser IMO :

  • Product marketing & positionnement

  • Proximité locale, culturelle, linguistique, technique avec ton ICP

  • Image de marque (plus qu’avant)

  • Distribution et partenariats avec influenceurs B2B ou experts d’industrie

  • Cultivation de ta propre audience (emails > followers)

  • Participation à ou création de communautés nichées

  • Marketing par intégrations / distribution via répertoires officiels

  • Marketing perso de fondateur et même d’employé +++ (H2H baby)

Le barrière à la sortie

Mais mettons que la indie hacker réussit à les joindre, tes utilisateurs. Est-ce qu’elle peut bâtir la confiance nécessaire pour qu’ils assume le switching cost?

Si t’es un PDF converter, probablement.

D’ailleurs — y’est élevé, le switching cost de ton SaaS? Autant en temps, argent, qu’en émotions?

Exemple : Snipcart génère encore >1M USD par année avec basically zéro nouveau marketing (SEO continue de rouler, years and years later)

J’ai pas les stats de churn, mais de ce que je peux en déduire, c’est bas.

Changer ton fournisseur e-commerce c’est pas un easy swap nécessairement. Quand t’as une config qui fonctionne pour ton échelle relativement petite, tu gosses moins avec ça. Le marché servi est clé ici, parce que plus tu scale, plus les frais de processing de paiement sont élevés, plus les secondes de performances perdues sont coûteuses, etc.

C’est pour ça que même les plus gros marchands finissent souvent par transcender Shopify pour du custom high-end ou du headless sophistiqué.

Pense-y : comment tu fais pour le monter un peu, ton switching cost?

Trouve-moi au moins trois raisons qui vont legit briser le coeur ou le portefeuille de tes clients s’ils churn.

Bon, tout ça peut sembler décourageant mais :

L’internet multiplie les marchés

J’avais donné une conférence au WAQ y’a quelques années intitulée :

Petite pointe, grosse tarte

suis encore fier de ce titre XD

Longtemps, plusieurs peinaient à piger comment Snipcart existait dans un monde où y’avait SHOPIFY. La réponse : les géants agrandissent les marchés et aliènent un paquet de monde dans le processus. Ils y forment des craques, certaines minces d’autres larges, et les nouveaux joueurs rentrent dedans pour capturer leur petite pointe d’une grosse tarte.

Niches on niches on niches

Eh bien les tartes sont rendues géantes. Autant la B2B que la B2C.

Et quand t’as plus de pointes d’une tarte grandissante à choper, t’as plus de businesses à construire, de clients à convertir.

Y’a PLUS de MONDE : communautés, tribus, verticaux, groupes, réseaux, associations, fans, etc.

Y’a PLUS de PROBLÈMES : des nouveaux irritants apparaissent avec chaque nouvelle plateforme, technologie, tendance, etc.

Aiguise ton couteau puis va chercher ta pointe, homie.

BON.

Y’est tard. Joëlle travaille assise sur le plancher du chalet, laptop sur le siège d’une chaise. Zéro ergo. Une vraie dure à cuire.

C’est le temps de punch out.

Retraite stratégique pour 2025 demain.

On est all-in, folks.

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Cheers,

Frank 💜

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C’est le genre de stats qui confirment qu’on est sur la bonne voie. Merci à ceux qui écoutent, partagent et supportent le pod. Votre intérêt pour les SaaS d’ici, c’est ce qui drive tout ce qu’on fait.

On continue.

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