J'ai scrollé sur Instagram hier. Puis Facebook. Puis LinkedIn.
(l’équivalent d’un cheat meal pour ma tête)
Trois apps différentes. Même feeling.
Les clips se ressemblent. Les captions aussi.
Mais ça va plus loin que ça : les marques et les produits qu’on découvre deviennent de plus en plus similaires. On dirait que tout le monde a copié-collé le même template.
Ça commence à sentir le AI à des kilomètres à la ronde.
L’affaire, c’est que les modèles d'AI prédisent toujours la réponse la plus probable. Celle qui a le plus de chances d'être correcte, fonctionnelle. Mais… "la plus probable" ici veut souvent dire "la plus commune".
On assiste à une régression vers la moyenne. Du vanille en veux tu en v’là.
Bientôt, ton SaaS va être indistinguable de 147 autres (si c’est pas déjà le cas). Ta brand aussi. À moins que tu commences à penser différenciation maintenant.
Ça fait que j’ai décidé de trouver des exemples qui prouvent qu'on peut encore se démarquer. Si tu pousses un mini-peu ton utilisation de l’AI, tu peux transcender la vanille. J’espère que ça va t’inspirer.
L'armée de clones
Les modèles d'AI sont entraînés sur des quantités phénoménales de données. L'internet au complet, basically.
Les LLMs font un jeu probabiliste. Ils regardent leur entraînement massif, restreignent leur champ sémantique selon ton prompt, et prennent une chance sur l'output qui a le plus de chances d'être correct.
Tu leur demandes de designer une interface? Ils vont te sortir le même layout que 10,000 autres apps. Du copy? Ça va sonner comme tous les sites marketing que t'as déjà vus. Du code? Les patterns les plus populaires (et souvent redondants).
C'est pas ‘‘un bug’’. C'est de même que ça marche.
On avait déjà ce problème avant. Les frontend frameworks imposaient leurs opinions—Bootstrap, Material UI dans le temps. Plus récemment Shadcn ou Tailwind. Les design trends et systèmes. Mais il y avait aussi du bon: les patterns universels aident les utilisateurs à naviguer intuitivement.
Sauf que là, on vient de peser sur le gaz pas à peu près.
Tout le monde peut maintenant générer du design identique, du code identique, du contenu identique… en quelques secondes. Si tout le monde peut créer automatiquement, la rareté descend. Et la perception de valeur suit pas loin derrière.
C'est pour ça que la différenciation devient existentielle. Pas juste sur les features. Sur l'expérience complète. J’ai des exemples pour ça :
Monologue : le son sticky
Des apps de dictée vocale, il y en a des tonnes. Superwhisper, Wispr Flow, plein d'autres. Les bases sont les mêmes: tu parles, ça transcrit.
Tu dois livrer sur les essentiels, sure. Raccourcis, vitesse, précision. Si tu compétitionnes juste là-dessus, t'es dans une course aux features que tout le monde peut copier.
Monologue a fait ça juste assez différemment.
Esthétique rétro, analogue, synth, électro. Quand tu installes l'app, une mélodie joue avec une animation immersive. Ça te met direct dans un univers sonore.
Le widget qui apparaît quand tu dictes a un effet tactile, rétro. Pas une boîte de dialogue générique.
Leur design sonore est… sticky?
Je parle du son d'input quand tu parles. Et le son d'output quand c'est transcrit. Tu vas les entendre des centaines de fois par jour. Ils ont passé du temps à les rendre satisfaisants.
Un feedback simple devient mémorable.
Résultat: L'app occupe une place unique dans ma tête. Pas juste parce qu'elle fait sa job. Parce qu'elle m'a fait sentir quelque chose.
PS: je te parlais de brand aussi? Check cet asset marketing-là :
Cora : repenser le inbox
Cora, c'est un classificateur d'emails avec AI (aussi développé par Every—ben oui je suis un fan).
Ça lit ta boîte courriel. Ça produit des briefs pour ce qui est important. Ça résume les trends. Ça te permet de prendre des actions. Tu as un assistant email avec lequel tu peux ajuster comment certains types de courriels sont traités.
On est tous habitués au même pattern d'inbox. Des lignes. Des sujets. Des destinataires. Certains read, certains unread. C'est tellement ancré que certains sont attachés émotionnellement à ce layout.
Cora a cassé le pattern.
Visuellement, t'as pas l'impression d'être dans un inbox. Il y a une peinture de ciel bleu dégagé en arrière-plan. Des blocs pour les briefs au lieu de lignes de sujets. Un environnement aéré, uncluttered.
C'est radicalement différent.
Eux-mêmes le disent: 20% des gens qui l'utilisent détestent. Mais 80% adorent et disent que ça a changé leur vie.
Ça contraste avec les outils utilitaires qui se pluggent dans Gmail. Genre Fyxer.ai qui écrit des brouillons directement dans ton interface Gmail. C'est pratique, mais t'accèdes pas vraiment à la valeur de la brand. C'est juste du tooling.
Cora a pris un risque visuel et fonctionnel. Ils ont accepté la polarisation.
Mieux avoir 80% qui adorent et 20% qui détestent que 100% qui sont indifférents.
Cheeky Pint : une taverne tech
Bon là, je vais faire la promotion d’un de nos compétiteurs (LOL).
Cheeky Pint, c'est un podcast de Stripe hosté par John Collison.
Le podcast est enregistré dans un décor de taverne irlandaise. Pas un studio tout blanc tout sec. Une taverne qui exprime les racines des co-founders, où l'aventure Stripe a commencé.
Le host coule une Guinness à ses invités. Tu entends la bière qui se verse. Le clink du cheers. L'ambiance du pub.
Ça te désarme et ça t’amène ailleurs.
Si t'as travaillé en tech, t'as déjà vécu ça. Être dans un pub avec ton équipe après un gros release. Commander une pinte pis jaser de la startup, du produit, du futur.
Visuellement, ça sort du studio standard. Pis stratégiquement, ça crée un environnement particulier qui se démarque dans mon feed YouTube.
L'audio comme différenciateur. Les sons ambiants. L'environnement authentique.
Différent de la mer de podcasts qui sont disponibles.
Les bottines suivent les babines
Si je prêche la différenciation, faut que je la pratique aussi.
La conférence SaaSpasse, j'ai passé énormément de temps sur la direction artistique. Un peu gênant à dire, mais c'est vrai.
Rétro-futuriste. Granuleux. Weird. Psychédélique?
J'ai joué longtemps dans Midjourney. Des explorations de différents artworks. Quand j'ai trouvé un style, j'ai développé une manière d'avoir un output plus constant.
(petite démo à la bonne franquette ici)
J'ai tout brandé avec ce style : les visuels, les sponsors, les annonces. Le site web aussi, du mieux que je pouvais (avec les animations en mode Harry Potter qu'on a fait pour les transitions 🪄).
Je pense que ça a créé un résultat mémorable. Tu peux aimer ou pas aimer, mais c'était pas bland.
Même chose pour nos podcasts. J'utilise des studios où j'amène ma propre déco. Des artefacts qui me sont chers. Des items qui représentent des trucs que j'aime. La vibe que je veux créer.
Quand tu regardes mes anciennes intros versus aujourd'hui, t'as l'impression d'être dans un monde plus personnel. Plus unique visuellement.
C’est pas parfait, ni toujours cohérent, mais au moins c’est intentionnel.
Invisible ou inoubliable
Maintenant que créer avec l’AI est facile, passe plus de temps à réfléchir. Pousse les modèles. Cherche de l’inspiration. Trouve les gaps de positionnement.
Les features de base restent essentielles, ton produit doit fonctionner et régler de vrais problèmes. Mais la différenciation se joue sur l'expérience complète.
L'audio est sous-exploité dans le SaaS. Les sons de feedback. Les patterns visuels répétitifs. Le motion design distinctif. L’humour!
Si t'as un produit existant, demande-toi comment le faire évoluer. Pas juste les features, mais l’identité complète, jusqu’à ta brand, ton marketing.
Des fois ça implique des risques. Mais c'est ça la game des startups, right?
Bientôt, ta business sera invisible ou inoubliable.
Your call!
—
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Cheers,
Frank 💜
Il reste 10 billets…
On débarque chez Lightspeed pour notre dernier event de l'année! Viens assister à l'enregistrement live du pod avec JD Saint-Martin.
Une conversation franche sur :
Le passage de fondateur acquis → président d’une licorne publique
Gérer une boîte tech publique vs. la vie bootstrap
La transition Chronogolf → Lightspeed
Compétitionner avec Shopify sur tous les fronts (marché, talent, ego)
La scène tech montréalaise dans la cour des grands
What’s next pour JD?
Le plan de la soirée : networking, enregistrement du podcast live et, comme toujours, du gros fun. Boissons et bouffe incluses, et un grand merci à Lightspeed pour l’hospitalité.
Ah, et le SaaSpère Noël va peut-être venir faire un tour… 🎅
En rappel : Les ESOP expliqué par un avocat
Dans l’épisode du pod de cette semaine, y’a un bout sur les stock options dans la compagnie. J’ai cru que c’était un excellent timing pour ramener cette capsule de qualité sur les ESOP.
Mathieu Gobeil (avocat en droit des affaires chez Leviat Legal) te montre comment transformer tes employés en véritables partenaires avec des ESOP (employee stock ownership plans).
On jase de :
• Quand mettre un ESOP en place
• Combien ça coûte
• Cliff et vesting : le standard
• Strike price et valorisation
• Qu'est-ce qui arrive quand quelqu'un part
Unicorne en vedette à l’international
Notre partenaire Unicorne est en train de devenir une star—Eric Pinet (CEO & co-founder) s’est fait interviewer dans Technology Magazine et FinTech Magazine.
Il parle de comment gérer l'optimisation des coûts AWS quand t'essayes de scaler ton SaaS sans péter ton budget avec l'IA générative, entre autre.
Si tu te demandes comment ne pas te faire manger vivant par ta facture cloud, ça vaut le détour.
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